Un avion sans elle

En 2018 paraissait Les Nympheas Noirs, transcription bd du roman policier à succès de Michel Bussi. Une adaptation qui suscita l’adhésion pour le caractère de son scénario et de son découpage. Une des particularités de l’ouvrage tenait dans la masse des informations traduites en langage séquentiel, dans le but de produire un huis-clos à suspens au moins aussi dense que celui proposé par le texte original. Immergé dans une lecture intense qu’aucune baisse de rythme ne vient entrecouper, le lecteur, victime d’une illusion savamment orchestrée, est mené en bateau de bout en bout, jusqu’à l’ultime conclusion qui lui ouvre enfin les yeux. Du grand art servi par le graphisme addictif d’une des figures de référence du «style Delcourt», Didier Cassegrain, qui était parvenu, pour les besoins de l’exercice, à subtilement adapter sa palette (graphique) à un environnement imprégné de la mémoire de Claude Monet.

2021, rebelote, on prend presque les mêmes et on recommence ! Nouvel éditeur, nouveau dessinateur, Nicolaï Pinheiro, tout autant costaud que le précédent, et Fred Duval encore aux commandes pour une réécriture d’un autre polar de Michel Bussi. Allez c’est parti ! On va essayer de bien suivre cette fois-ci et tâcher de comprendre comment vont se démêler les fils de l’intrigue. Voici à quoi elle se résume : suite à un tragique accident d’avion, un nouveau-né est miraculeusement secouru aux abords de la carcasse calcinée. Il est l’unique survivant de la catastrophe. Problème, deux familles se disputent la parenté de l’enfant. Au bout de 20 ans d’enquête et d’une lecture compacte de près de 200 pages, le lecteur averti saura-t-il cette fois-ci devancer la conclusion proposée ?

// YZ 2021

Un Avion sans elle
Fred Duval & Nicolaï Pinheiro d’après Michel Bussi
Glénat 2021
174 p
9782344039373